Colloque international – « Le silence habité des maisons »
les 23, 24 mai 2014
Ce colloque est organisé par la SFA en partenariat avec le CNRS (GDRI « Savoirs artistiques et traités d’art »).
Thématique
Selon les cultures et les époques, la tente, la villa, le palais, le château, l’appartement ou d’autres formes de logis ont contribué à définir les conditions de l’« habiter » : c’est à travers la définition d’un « chez soi » que s’établit notre rapport au monde et aux autres. C’est cette notion que notre colloque se propose d’explorer, dans ses multiples dimensions.
Pour les peintres (dont Matisse à qui nous empruntons notre titre), la représentation de l’intimité en elle-même et dans son rapport au dehors est une métaphore du monde. De même, en architecture, le thème de la demeure apparaît comme un outil de connaissance de la discipline toute entière, ainsi qu’une clé de lecture pour comprendre nos sociétés actuelles.
Des origines de la domus à l’actualité du logement et des villes, de la fonction protectrice de l’abri à l’épanouissement du plan ouvert, la maison voyage avec ses bagages : les habitudes, la représentation sociale, les meubles, les usages et les gestes quotidiens. Par ailleurs, l’espace domestique est aussi un espace juridique, la constitution d’une sphère privée qui s’est faite suivant des moyens qui ont évolué depuis les murs d’hier jusqu’aux écrans d’aujourd’hui. Que reste-il de « l’habiter » à l’heure du développement explosif des villes sans urbanité ? De l’imaginaire de la maison à la réalité du logement, ce thème façonne nos comportements et siège au cœur de la pratique architecturale ; il détermine des notions comme celle d’intériorité, de l’individuel et de son rapport au collectif. Que devient-il aujourd’hui ?
Colloque international – « L’élan moderne »
les 29, 30 mai 2015télécharger le programme
Ce colloque est organisé par la SFA en partenariat avec le CNRS (GDRI « Savoirs artistiques et traités d’art »).
Thématique
Les mots demeurent, mais leur signification évolue. Il en va ainsi des qualificatifs « moderne » et « contemporain » dont on doit se demander ce qu’ils signifient aujourd’hui dans le champ de l’architecture, et plus largement dans l’ensemble des dimensions politique et esthétique du cadre bâti. Ce colloque entend « mettre à jour » le sens de ces mots, et en interroger l’actualité. La modernité de l’architecture se distingue-t-elle de la modernité du projet ? La modernité est-elle un style, ou un principe plus fondamental ? Est-ce un adjectif, un attribut de la forme, ou un principe de pensée ?
Quels rapports les modernités en architecture, en peinture, en littérature et au cinéma entretiennent-elles ? Baudelaire affirmait que « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable », et le Mouvement moderne s’est emparé de cette notion pour nommer un ensemble de nouveautés marquant une rupture avec les conventions. Qu’en est-il depuis ? Pourquoi et comment ce grand mot est-il presque devenu, pour beaucoup d’architectes, un gros mot ? Par quel retournement ce qui représentait le futur se retrouve-t-il associé au passé ? Quel rapport le moderne entretient-il avec le rationalisme ? L’architecture est une pratique inscrite dans l’histoire – chaque projet procède d’une généalogie – mais il est aussi la construction de ce qui est à venir. Qu’est-ce qu’être moderne, par-delà l’expression des formes elles-mêmes ? A quel moment le mot « contemporain » qui signifiait simplement « vivant » a-t-il changé de sens ? L’architecture est un art qui brouille les certitudes du temps : « mal informé celui qui se crierait son propre contemporain » (Mallarmé).